Biographie :  Joëlle Possémé est née au Havre en 1948 dans le quartier breton de Saint-François, au Havre. Son père, déporté pour fait de résistance dans le camp de Mauthausen, en gardera de profondes séquelles physiques et psychologiques. À l’âge de dix ans, soumise à une éducation rigoriste où elle se voit contrainte à divers travaux ménagers, elle se passionne pour l’univers des peintres et collectionne toutes les  images d’œuvres d’art qu’elle peut trouver et prend goût à en dessiner des copies,  malgré le peu de temps qui lui est accordé.Quelques années plus tard, malgré les interdictions parentales, il lui arrive de fuguer pour visiter les collections du Musée d’art moderne du Havre et autres lieux d’expositions.Paradoxalement,  en accompagnant d’autorité son père aux commémorations qui se tenaient à l’hôtel Lutétia dans l’après-guerre, les expositions d’œuvres et de photos de déportés qu’elle put y voir joueront un grand rôle dans son imaginaire pictural. Cependant aux heures des choix, son désir d’entrer à l’école des Beaux-Arts du Havre sera réprouvé sans recours : « la peinture n’est pas un métier. »Son père décède en 1964.  À charge de famille a 16 ans,  avec une mère sans emploi ni qualification et ses deux jeunes frères, Joëlle Possémé devra entrer dans la vie active pour subvenir à leurs besoins.A cette époque cependant, elle fera des rencontres décisives, des écrivains et des peintres qui la rappelleront à sa vocation contrariée et lui ouvriront les portes du monde de l’art et de la littérature, portes qui lui semblaient fermées jusqu’alors.A 28 ans, mariée, elle entreprend des études de psychologue clinicienne, métier qu’elle exercera à mi-temps auprès de psychotiques,  conservant  son temps libre  pour la peinture. Depuis une vingtaine d’années, elle se consacre exclusivement à sa pratique artistique. Après une première période marquée par l’influence du surréalisme, surgissent spontanément des personnages spectraux, d’un monde de silence, évoquant l’expressionnisme nordique. Ce n’est que des années plus tard qu’elle fera le lien avec les expositions de déportés vues à l’hôtel Lutétia et pourra se libérer de sa hantise pour aborder d’autres sujets, non sans garder une certaine proximité avec le thème de la solitude et du dénuement.En autodidacte conséquente, Joëlle Possémé s’est mise en apprentissage de toutes les techniques picturales (exposées notamment dans un précieux manuel de Xavier de Langlais) et prépare elle-même, par goût et nécessité, tous les composants, des liants aux vernis. Cette formation d’atelier particulière privilégiant les subtilités de la peinture à l’huile lui a permis d’explorer, dans une manière souvent figurative, voire précisionniste, des thèmes d’investigation plastique, comme la série du butô mettant en scène le corps humain nu et dramatisé dans un clair-obscur caravagesque  – ou encore celle, en cours d’élaboration, des intérieurs, avec ses murs qu’un tableau en abyme parfois interroge, ses portes entrouvertes sur le mystère de l’autre côté et ses fenêtres indiscrètes ou mystiques, et dans lesquels on découvre, en lointain parallèle avec l’art nordique, des Hollandais du Siècle d’or Vermeer et Peter de Hooch au Danois Hammershøi récemment découvert, un travail à la fois ample et minutieux sur la composition architecturée : absence et présence fusionnent en des lieux de vie désertés, pour un instant ou à jamais, et que seule la lumière et les ombres peuplent d’une sorte de mémoire hantée, proustienne, en instance de révélation. Joëlle Possémé a été responsable d’une galerie d’art au cours de laquelle elle a rencontré de nombreux artistes et exposés notamment Patrice Cadiou sculpteur et Raul Agran Matta artiste peintre, neveu du peintre Matta.Elle a exposé dans plusieurs galeries  à Paris et dans divers espaces culturels à Paris et en Ile de France.